[Linux]

[Forensic] Collecte de données

Introduction

Avant votre analyse, il vous faudra collecter les données de votre disque ou votre périphérique. Vous pouvez effectuer une copie physique avec un bloqueur d'écriture de disque mais aussi lancer une distribution en live tel que Tsurugi Linux ou Paladin Linux pour monter les périphériques en lecture seule.

DD

sudo dd if=/dev/sdX of=tmp/myusb.raw bs=512M status=progress

Ou pour créer une image d'un système distant :

ssh root@192.168.122.33 "dd if=/dev/sda bs=512M" | dd of=/root/vm-debian.dd bs=512M

EWF Tools

Cette suite d'outils sur Linux permet de faire une copie bit à bit de votre périphérique au format E01.

Pour cela, lancez ewfacquire

ewfacquire /dev/sd<X>

Tout un tas de question vous sera posé. Laissez par défaut pour la plupart mais faite en sorte de n'avoir qu'un seul segment si possible (c'est plus pratique après pour ne pas à avoir à gérer plusieurs fichiers).

Vous pouvez afficher les informations de votre nouveau conteneur :

ewfinfo myusb.E01

Vous pouvez aussi vérifier l'intégrité de votre conteneur :

ewfverify myusb.E01

[Forensic] Artefacts

Introduction

De nombreux artefacts sont consultables sur les systèmes Linux pour effectuer une analyse forensique.

1_i2QTj1JzxDf0BzgfdPJiVA.png

Artefacts

Liste d'artefacts

Artefacts Descriptions
/etc/*-release Informations sur l'OS et les numéros de version
/etc/issue Informations sur l'OS et les numéros de version
/etc/issue.net Informations sur l'OS et les numéros de version
/etc/timezone Fuseau horaire
/etc/localtime Fuseau horaire
/etc/passwd Comptes utilisateurs
/etc/group Groupes et membres
/etc/shadow Mots de passe hashés des comptes utilisateurs
/etc/sudoers | /etc/sudoers.d Politiques sudo
/etc/fstab Points de montages automatiques
/etc/hostname Nom d'hôte de la machine
/etc/hosts Résolution des noms de domaine
/etc/network/interfaces Configuration réseau
/etc/resolv.conf Configuration DNS
/var/lib/networkmanager/internal Dernière IP attribuée au système
/var/lib/networkmanager/NetworkManager.state Etat actuel du réseau, du wifi et de l'accès à internet sur le système
/var/lib/networkmanager/seen-bssids Enregistre les BSSID wifi vus, mais pas nécessairement
connectés
/var/lib/networkmanager/timestamps Enregistre les baux DHCP
/var/lib/dpkg/status Journaux d'évènements du gestionnaire de paquets DPKG (Debian / Ubuntu)
/var/lib/dpkg/status Journaux d'évènements du gestionnaire de paquets RPM (Redhat)
/var/lib/pacman/local Journaux d'évènements du gestionnaire de paquets PACMAN (Arch Linux)
/var/log/apt/history.log Journaux d'évènements de ce qui a été installé avec le gestionnaire de paquets APT (Debian / Ubuntu)
/var/log/apt/term.log Enregistre les sorties de terminal des commandes d'installations avec APT (Debian / Ubuntu)
/var/log/yum.log* Contient les dates d'installation des paquets (Redhat)
/var/log/dnf.log* Contient les dates d'installation des paquets dans un format difficile à lire (Redhat)
/var/log/dpkg.log* Journaux d'évènements pour les paquets installés manuellement avec le gestionnaire de paquets DPKG (Debian / Ubuntu)
/var/log/auth.log Connexions utilisateurs.
/var/log/btmp Connexions échouées des utilisateurs.
/var/log/faillog Connexions échouées des utilisateurs.
/var/log/dmesg Périphériques matériels détectés par le kernel au démarrage.
/var/log/journal/* Logs systèmes et services (remplaçant de syslog)
/var/log/lastlog Dernières connexions pour chaque utilisateur.
/var/log/syslog Logs systèmes et services.
/var/log/wtmp | /var/log/utmp Connexions réussies des utilisateurs.


Date d'installation du système

La méthode la plus sûre est de chercher la date de création du système de fichiers, en utilisant la commande suivante pour EXT4 :

tune2fs –l /dev/sdb2 | grep -i "created"

Et la commande suivante pour BTRFS :

btrfs subvol show /mnt/evidence/| grep -i "creation time"

Dernières extinctions

last -f /var/log/wtmp | grep shutdown

$PATH

Le $PATH contient les chemins vers tous les binaires exécutables. Vous pouvez afficher les chemins (chroot requis) :

echo $PATH

Vous pouvez aussi récupérer tous les binaires (applications), avec la commande suivante (chroot requis) :

for i in $(echo $PATH | tr -s ":" "\n"); do find $i/ -type f; done > apps.txt

Démarrages automatiques

Systemd

Vous pouvez consulter tous les fichiers .service ou .target ou .socket contenus dans les répertoires suivants :

Vous pouvez consulter les logs systemd dans le fichier /var/log/syslog .

Init

Sur les vieux systèmes, init était utilisé et non systemd. Les scripts exécutés au démarrage avec init sont situés dans /etc/init.d .

Cron

Les tâches crontab peuvent être vérifiées dans les répertoires suivants :

De plus, les tâches propres aux utilisateurs peuvent être consultées avec la commande suivante (chroot requis) :

crontab -l
Profils shells

Ces fichiers de profil sont en réalité des scripts bash qui s'exécutent au démarrage de la session de l'utilisateur, ils sont exécutés dans l'ordre suivant :

GUI Startup Manager

Sur les environnements de bureau traditionnels (Gnome, KDE, XFCE), il est possible de configurer des applications de démarrage :

image.png

Vous pouvez les retrouver à l'emplacement ~/.config/autostart/ .

Logrotate

La configuration de Logrotate est disponible via le fichier /etc/logrotate.conf ou dans le dossier  /etc/logrotate.d/ . Voici la configuration par défaut :

Voici un schéma explicatif du fonctionnement de Logrotate :

image.png

Une tâche cron exécute quotidiennement logrotate, celle-ci est disponible à cet emplacement /etc/cron.daily/logrotate .

Les status et horodatages des rotations sont disponible à cet emplacement /var/lib/logrotate/status .

Journaux d'évènements

Les logs au format texte sont en train d'être remplacés par des fichiers de base de données sur les systèmes Linux, ce qui les rend plus difficile à consulter.

Vous pouvez afficher les logins réussis avec l'horodatage pour les utilisateurs du système avec la commande suivante :

lastlog |pr -2 -t -s | column -t

Vous pouvez afficher les dernières connexions de l'utilisateur courant avec la commande suivante :

last -F

Vous pouvez consulter les logs d'un système distant avec journalctl :

journalctl --directory=/mnt/evidence/var/log/journal

Voici quelques options pour journalctl :

Commandes Descriptions
journalctl -o short Affichage de l'horodatage par défaut [ex: Aug 03 02:43:12]
journalctl -o short-full

Affichage de l'horodatage au format ANSI

[ex: Wed 2022-08-03 02:43:12]

journalctl -o short-iso

Affichage de l'horodatage au format ISO

[ex:2022-08-03T02:43:12-0700]

journalctl -o short-unix

Affichage de l'horodatage au format Integer

[ex: 1659519792.935000]

journalctl -o verbose Affiche le détail complets des champs
journalctl --no-hostname Enlève le champ du nom d'hôte pour améliorer la lisibilité
journalctl -a Affiche l'ensemble des champs des journaux
journalctl -r Affiche les logs en sens inverse
journalctl --list-boots Liste les démarrages
journalctl -u <SERVICE>.service Information sur un service
journalctl _UID=<UID> Informations sur l'utilisateur (avec son id)
journalctl -k | grep -i USB Informations kernel sur les périphériques USB

Home

Les répertoires homes des utilisateurs contiennent généralement les artefacts les plus intéressants. Par défaut ils sont situés dans :

Voici des artefacts contenus dans les répertoires home qui pourraient vous intéresser :

Artefacts Descriptions
.bashrc Script exécuté à chaque nouvelle session shell. Il contient généralement les configuration du shell, des fonctions, des variables et les alias.
.bash_logout Script exécuté à chaque fermeture du shell.
Bash_history

Ce fichier est présent dans le home de l'utilisateur et stocke les commande exécutées par celui-ci. 

Voici quelques éléments à prendre en considération:

Éléments récents

Sur un système avec un environnement de bureau, vous pouvez retrouver l'équivalent des jumplists pour windows via le fichier ~/.local/share/recently-used.xbel :

image.png

Il s'agit d'un fichier “xml” contenant le nom des fichiers accédés avec l'interface graphique. Il inclue d'importantes informations telles que :

Corbeille

Sur un système avec un environnement de bureau, vous pouvez retrouver la corbeille à l'emplacement ~/.local/share/Trash . Cependant, seulement les fichiers supprimés avec l'interface graphique seront présents.

Deux sous répertoires sont à étudier :

Navigateurs internet

Voici les emplacements des profiles utilisateurs selon les navigateurs :

Navigateur Chemin
Firefox ~/.mozilla/Firefox/
Chrome ~/.config/google-chrome/
Opera ~/.config/opera/
Vivaldi ~/.config/vivaldi/

Timeline

Pour générer une timeline sur les évènements passés sur un système de fichiers, plusieurs solutions s'offrent à vous :

Sleuthkit

Pour générer une timeline avec sleuthkit, commencez par créer un bodyfile :

tsk_gettimes -m image.E01 > bodyfile

Chaque ligne contient les informations suivantes :
MD5|nom|inode|mode_en_chaîne|UID|GID|taille|atime|mtime|ctime|crtime .

Voici le détail des informations :

Voici un exemple de ce à quoi ressemble le bodyfile :

image.png

Ensuite, il vous faut convertir votre timeline en CSV :

mactime -b bodyfile > timeline.csv

Voici à quoi ressemble le fichier CSV généré :

image.png

Plaso

Tout d'abord créez votre bodyfile :

log2timeline.py --storage_file <bodyfile> <image.E01>

Le fichier de sortie est une base de donnée SQLite.

Puis transformez votre bodyfile en timeline :

psort -w <timeline> <bodyfile>
Visualiseurs

Une fois la timeline générée, il faut utiliser des outils de visualisation pour effectuer une analyse. Pour cela, vous pouvez utiliser :

[Forensic] Montage d'une image

Introduction

Pour effectuer votre analyse sous Linux, vous aurez besoin d'outils. Vous allez voir comment monter des conteneurs au format E01 (inclus Windows et Linux) et des images faites avec dd.

Manuel

Conteneur EWF (E01)

Tout d'abord, utilisez ewfmount pour monter le disque (installez ewftools au préalable) :

sudo ewfmount 'windows_or_linux_container.E01' /mnt/ewf/

Cette opération aura pour conséquence de monter le disque dans /mnt/ewf, vous pourrez ensuite monter les partitions une à une.

Vous pouvez analyser les partitions avce fdisk et relevez à quel secteur commence votre partition pour calculer l'offset :

sudo fdisk -l /mnt/ewf/ewf1

Utilisez mount en saisissant le secteur de début multiplié par la taille de secteur (souvent 512) :

sudo mount -o ro,norecovery,offset=$((512*239616)) /mnt/ewf/ewf1 /mnt/evidence/

Cette commande aura pour effet de monter la partition dans /mnt/evidence en lecture seule.

Si vous souhaitez utiliser xmount pour définir un fichier de cache :

sudo xmount --in ewf 'windows.E01' --cache cache.cc --out /mnt/evidence/

Si vous souhaitez utiliser xmount pour créer un vmdk (VMware) à partir du conteneur :

sudo xmount --in ewf 'windows.E01' --cache cache.cc --out vmdk /mnt/c/Users/Elie/Documents/VM/

Image DD

Pour monter une image faite avec DD avec une partition de loopback, on peut utiliser losetup :

sudo losetup -f -P '/media/ewf/Alienware.dd'

Pour détacher le périphérique :

sudo losetup -d /dev/loop0

 

[Forensic] Récupération de masterkey LUKS dans la ram

Introduction

Cette page présente une méthode pour obtenir une clé de récupération d'une partition chiffrée LUKS (systèmes Linux) à partir de la RAM.

Manuel

Tout d'abord utilisez aeskeyfind pour extraire toutes les clés AES 128 et 256 de l'image de la ram :

aeskeyfind 'Kali_5.18.0-kali5-amd64.dmp' > all-aes-keys.txt

Retirez les clés AES 128 bits car seules les clés AES 256 bits sont intéressantes (juxtaposition de deux clés 256 pour faire une clé 512 qui correspond à la taille d'une clé LUKS).

Inversez le sens des clés :

tac 'all-aes-keys.txt' | tr -d "\n" | fold -w 128 > KEYS.txt

Mettez chaque combinaison de clés dans un fichier MK (MasterKey) :

k=1 ; while read i ; do echo $i | xxd -r -p > ./MK$k ; k=$(($k+1)); done < KEYS.txt

Testez chaque possible MasterKey sur la partition chiffrée :

for i in MK* ; do sudo cryptsetup luksAddKey --master-key-file=$i /dev/loop0p3 ; done

Vous pouvez echo MK$i pour afficher le fichier testé.

Puis déverrouillez la partition :

sudo cryptsetup luksOpen /dev/loop0p3 BIM